Poser du carrelage sur du carrelage : les inconvénients

Rénover sa maison sans tout démonter attire de nombreux bricoleurs souhaitant gagner du temps. La pose de carrelage sur carrelage existant semble être une solution pratique, mais cette technique présente plusieurs inconvénients souvent méconnus. Avant de se lancer dans ce type de rénovation, il est essentiel de bien comprendre les limites de cette méthode qui, malgré son apparente simplicité, peut engendrer diverses complications techniques. Les conséquences peuvent affecter tant l’esthétique que la durabilité de votre sol. 🏠

Ce qu’il faut retenir

Cuisine Moderne
  • La surélévation du niveau du sol peut créer des problèmes avec portes et plinthes
  • Risque d’instabilité et de décollement du nouveau carrelage à terme
  • Nécessite une parfaite évaluation de l’état du carrelage existant
  • Complexifie les travaux futurs et l’accès aux canalisations

Problèmes de hauteur et d’accessibilité

La superposition de carrelage entraîne inévitablement une surélévation du niveau du sol. Cette augmentation, qui peut atteindre 1 à 2 cm selon l’épaisseur des nouveaux carreaux et de la colle, crée plusieurs désagréments au quotidien. 🔍

Les portes deviennent le premier obstacle visible. Elles risquent de frotter contre le nouveau revêtement, nécessitant un recalibrage ou un rabotage. Cette opération supplémentaire représente un coût et une complexité technique non négligeables pour les bricoleurs amateurs.

maison connectée

Les différences de niveaux entre les pièces posent également problème. Un dénivelé se crée entre la zone recarrelée et les espaces adjacents, formant des marches imprévues. Ces ruptures de niveau constituent un risque de chute pour les personnes âgées ou à mobilité réduite, sans parler de l’aspect esthétique discutable.

Les plinthes existantes se retrouvent souvent trop basses par rapport au nouveau sol. Leur remplacement devient alors nécessaire, ajoutant une étape et un budget supplémentaires au projet initial. Dans certains cas, des travaux d’adaptation complexes s’imposent pour les radiateurs, meubles encastrés ou équipements fixés au sol.

Fragilité et adhérence problématique

L’adhérence entre l’ancien et le nouveau carrelage représente un défi technique majeur. Le carrelage existant, souvent poli par l’usure ou traité avec des produits d’entretien formant un film imperceptible, offre une surface peu propice à l’accroche. La préparation minutieuse du support devient alors cruciale mais rarement parfaite.

Les mouvements naturels du bâti et les variations hygrométriques amplifient ce problème. Le nouveau revêement, reposant sur un support potentiellement instable, risque de se décoller partiellement ou totalement. Ces défauts d’adhérence se manifestent généralement par des sons creux au passage ou par des fissures apparaissant progressivement.

Le double carrelage peut également masquer des problèmes structurels préexistants. Les fissures de l’ancien revêtement, temporairement cachées, risquent de se répercuter sur la nouvelle surface après quelques mois seulement. Ce phénomène de « transfert de fissures » reste difficile à prévenir même avec l’utilisation de nattes de désolidarisation. 🧰

La présence d’humidité entre les deux couches constitue un autre risque souvent sous-estimé. Cette humidité emprisonnée peut favoriser l’apparition de moisissures et détériorer progressivement l’adhérence, conduisant à terme à une rénovation complète plus coûteuse que l’économie initialement réalisée.

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Surcharge et problèmes structurels

Le poids supplémentaire généré par la superposition de carrelages n’est pas négligeable. Sur une surface de 20m², cette charge peut représenter plusieurs centaines de kilos. Cette surcharge imprévue sollicite davantage la structure porteuse du bâtiment, particulièrement problématique dans les constructions anciennes ou les appartements en étage.

Dans les habitations à structure légère ou les planchers bois, ce poids excédentaire peut provoquer des déformations progressives. Les oscillations et flexions du support s’intensifient, fragilisant l’adhérence des carreaux et augmentant les risques de fissuration. Les professionnels du bâtiment recommandent généralement une étude préalable de résistance dans ces configurations spécifiques.

Les canalisations et réseaux encastrés deviennent pratiquement inaccessibles après une pose sur l’existant. En cas de fuite ou d’intervention nécessaire, les réparations s’avèrent plus complexes et destructives. Cette inaccessibilité peut transformer une simple intervention de plomberie en un chantier majeur nécessitant la dépose complète des deux couches de carrelage. 🚿

Les arêtes métalliques ou les profils de jonction entre différents revêtements subissent également une contrainte accrue. Leur fixation devient moins stable avec l’augmentation d’épaisseur, provoquant des décollements prématurés et des accidents domestiques liés aux arêtes saillantes.

Limitations esthétiques et dévalorisation immobilière

Le choix du nouveau carrelage se trouve fortement restreint par l’existant. La taille, l’orientation et le calepinage des nouveaux carreaux doivent souvent s’adapter aux joints existants pour minimiser les risques de fissuration. Cette contrainte technique limite considérablement les options décoratives et peut compromettre le rendu esthétique final.

Les raccords avec les éléments fixes comme baignoires, douches ou WC deviennent inesthétiques avec la surélévation. Des espaces disgracieux apparaissent entre ces équipements et le nouveau sol, nécessitant des finitions supplémentaires rarement satisfaisantes. Dans les pièces humides, ces espaces constituent également des zones de rétention d’eau potentiellement problématiques.

Du point de vue immobilier, ce type de rénovation peut déprécier un bien. Les acheteurs potentiels ou les professionnels de l’immobilier identifient rapidement cette solution comme temporaire et potentiellement problématique. Lors d’expertises, cette technique est généralement considérée comme un « cache-misère » plutôt qu’une rénovation pérenne. 🏘️

Les difficultés ultérieures de rénovation constituent également un frein. Une fois deux couches de carrelage posées, toute intervention future nécessitera un démontage laborieux, coûteux et potentiellement dommageable pour la chape sous-jacente, compliquant encore davantage les travaux à venir.

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